lundi 11 février 2013

Elles vivaient d'espoir [Claudie Hunzinger]

"Thérèse disait qu'elle se compromettait follement. Je n'ai pas coutume de m'occuper de l'opinion des autres, répondait Emma. La mienne me suffit. Et je trouve plus honorable d'être au ban de la société qu'en ses trônes d'honneur."
Elles vivaient d'espoir est un roman qui raconte l'émancipation de deux femmes, Emma et Thérèse. Elles tentent de construire ensemble, dans les années trente, une vie à la fois amoureuse et engagée, parallèlement à la montée des utopies et du nazisme. Un homme et la guerre vont les séparer. Leur histoire personnelle rejoint alors la grande Histoire et l'horrible beauté des tragédies.

Ce livre s'annonçait passionnant et riche en émotions, mais j'avoue que malheureusement ce ne fut pas tout à fait le cas, du moins sur une partie du livre. Ce livre aurait pu être magnifique mais j'ai été déroutée par le style qu'à, ici, employé l'auteur. Je m'explique : ce récit est en quelques sortes les mémoires de la mère de l'auteur, Emma, dès les années 1920. Je m'attendais donc à une sorte de "journal intime" mais non, il s'agit ici de passages dont la lecture m'a semblé saccadée, sans cesse changeante, faite d'aller et retour qui forcément m'ont perturbé et ont rendu cette lecture, finalement, peu agréable.

Claudie Hunzinger nous parle d'Emma, femme libérer et en avance sur son époque ; qui aime la liberté et qui a sa façon de penser, qui diffère de celle de ces concitoyennes. C'est une jeune femme passionnée sur bien des aspects, tant dans ses amours (avec les hommes, avec Thérèse), que dans ses passions (elle aime la littérature, elle est très intelligente). Bref, c'est une femme en avance et qui ne se laisse pas facilement mener à la baguette ou dicter sa conduite. Emma était une femme passionnante, tout comme son amie Thérèse. 

Malgré le style du récit, peu plaisant à mon goût, j'ai été émue par le destin de ces deux femmes qui m'ont bouleversé. L'engagement de Thérèse est franchement inoubliable : une grande figure de la résistance. Ces deux personnages féminins sont le trésor de ce roman, ainsi que la place de l'Alsace dans le conflit de la seconde guerre mondiale.

Autrement dit ce livre est très intéressant, les personnages inoubliable mais le point faible de ce récit, reste à mes yeux, le style, trop haché.
Je souhaite lire un autre ouvrage de l'auteur, notamment La survivance, que j'espère avoir entre les mains prochainement.


jeudi 7 février 2013

L'amour des mots # 3

Bonjour à tous les amoureux des mots,
Aujourd'hui, pour ce troisième rendez-vous, j'avais envie de vous offrir un texte magnifique, qui me parle beaucoup, moi l'amoureuse de la nature, de la Terre.
Je pense que vous connaissez tous plus ou moins Geronimo, le fameux guerrier apache. Pour en savoir plus, je vous invite à vous rendre ici.



La prière de Geronimo

Ô Nature, ma Mère,
Qu’ont-ils fait de notre Terre !
A tort, ils se sont pris pour des Dieux
Leurs cœurs sont devenus haineux.
Dominés et motivés par l’argent,
Ils détruisent la pureté des Océans.
Les rivières aujourd’hui troublées,
Déversent dans la mer leurs amas de saletés.


Ô Nature, ma Mère,
Qu’ont-ils fait de notre Terre !
Aveuglés par une technologie dévastatrice,
Ils sont incapables de trouver les idées salvatrices.
Des somptueuses Forêts Anciennes et Equilibrées,
Il ne subsiste aujourd’hui que quelques morceaux éparpillés.
L’air pur et frais que nos Ancêtres respiraient,
Ne se trouve encore que sur les plus hauts sommets.

Ô Nature, ma Mère,
Qu’ont-ils fait de notre Terre !
Du contrôle des Espèces ils se vantent,
Afin que jamais le remords ne les hante.
De nombreux Animaux à jamais disparaissent,
Afin que eux, en nombre et en bêtise, ils ne progressent.
La Banquise d’hier, sous son infinie blancheur,
Ne reflète aujourd’hui plus aucune lueur.

Ô Nature, ma Mère, je t’en conjure,
Montre leur le chemin du futur.
Je ne suis moi-même qu’un Homme comme les autres,
Même si près de toi je me veux leur Apôtre.
Capable d’Amour et de Compréhension, ils le sont j’en suis certain,
Il leur suffit juste de comprendre que leur Avenir est incertain.
Montre leur le chemin vers la Raison,
Et ils s’ouvriront vers de nouveaux Horizons.

Geronimo


Source photos : Google Image

mardi 5 février 2013

Challenge Littérature francophone d'ailleurs.

J'ai récemment découvert le blog de Denis : Bonheur de lire que je trouve très bien et plein de bonnes idées lectures. Au fil de ma lecture de ces billets, j'ai découvert qu'il organisait un challenge sans limite de temps, ni de livres, mais un challenge libre qui s'apparente plutôt à une communauté de lecteur. Il s'agit du Challenge Littérature francophone d'ailleurs.

Le principe est tout simple (je cite Denis) : "Je propose à tous les blogueurs qui le souhaitent d'honorer la langue française à travers tous les écrivains non français de nationalité (du moins au moment où ils ont écrit leur livre) ayant écrit en français.
Le Canada, la Belgique, la Suisse, Haïti, l'Afrique francophone, le Vietnam, le Liban etc... ont donné à la francophonie des œuvres de grande qualité."

Si vous aussi, vous souhaitez rendre hommage à la langue française sans contrainte, mais juste par plaisir, je vous invite à vous inscrire ici, sur le blog de Denis

Voici le logo que nous offre Denis et qui habillera tous mes billets célébrant la francophonie :


N.B. : Denis organise une lecture commune autour de Joseph Kessel en avril 2013. Il s'agira de lire une œuvre de l'auteur et de la chroniquer sur votre blog (et d'en informer Denis).


Mille femmes blanches [Jim Fergus]

En 1874, à Washington, le président américain Grant accepte dans le plus grand secret la proposition incroyable du chef indien Little Wolf: troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du périple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart des "Mille femmes" viennent en réalité des pénitenciers et des asiles de tous les États-Unis d'Amérique... Parvenue dans les contrées reculées du Nebraska, l'une d'entre elles, May Dodd, apprend alors sa nouvelle vie de squaw et les rites inconnus des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, May Dodd assiste alors à la lente agonie de soi, peuple d'adoption...

May Dodd... Jamais je n'oublierais ce personnage qui est une héroïne, mon héroïne. 
Jim Fergus est un auteur dont j'avais beaucoup entendu parler (et en bien, croyez-moi) sans jamais l'avoir encore lu. Mais c'était sans compter mon nouvel intérêt pour la littérature américaine. Et qui dit Amérique dit forcément Jim Fergus. Je me suis décidé pour ces Mille femmes blanches et franchement les premiers mots qui me viennent à l'esprit, en fin de lecture c'est :  intensité, pionnière et émotions.

L'histoire que nous conte l'auteur s'est vraiment passé, de cette manière ; et, même si May est un personnage fictif, on imagine très bien ce qu'il en a été à l'époque. Je me suis vraiment prise de passion pour ce personnage hors du commun, cette femme à la force et à la générosité incroyable ; une femme moderne qui réalise ses rêves, qui ne vit qu'en écoutant son coeur et non pas ce que lui dicte la bienséance de l'époque. C'est une femme d'une puissance incroyable et, encore maintenant, je me dis que c'est elle que j'aurais voulu rencontrer ; elle la femme qui a fait des sacrifices énormes pour défendre ses idéaux, les gens en qu'elle aimait et en qui elle croyait. J'ai souffert avec elle, mais j'ai aussi vécu des moments intenses, que je ne suis pas prête d'oublier. 

Le fait d'en apprendre beaucoup sur les Cheyennes, leurs us et coutumes, leur façon de vivre, leur philosophie et leur grand respect de la vie m'a vraiment beaucoup plu. L'auteur nous offre une connaissance incroyable. 
J'ai été écœuré par les blancs, qui ont mis fin à des milliers de vie parce qu'ils se croyaient supérieurs, parce qu'ils pensaient que leurs envies, leur manière de fonctionner était la seule a être envisageable... Je les ai détesté, mais je replongeais au côté de May dans ce combat, qu'elle menait d'une façon remarquable et alors, je me laissais envahir par sa vision des choses, par sa paix, par son amour.

Je n'ai pas de mots assez puissant pour vous faire comprendre l'effet qu'a produit se livre sur moi (et qu'il produira sur vous, amis lecteurs). Jim Fergus signe ici une œuvre fondamentale, de qualité et d'une richesse incroyable.
Je sais déjà que je n'oublierais jamais cette œuvre magistrale, ni les Cheyennes, ni May Dodd... C'est un livre d'une grande intensité et je vous supplie de le lire (si ce n'est déjà fait). Il vous révèlera, sans doute comme à moi, un pan de l'histoire américaine mais aussi, il vous démontrera que les "sauvages" ne sont pas ceux que l'on croit : l'homme blanc est une bête, irrespectueux et imbus de lui-même.
Jetez-vous sur ce roman et dégustez-le, il vous transformera et vous émerveillera comme il l'a fait avec moi.
Merci Mr. Fergus !